Publié le 20/06/2013 à 17:04:44 par Association Mze BAMANA
Le présent dossier concerne l’aménagement du tombeau de Younoussa BAMANA, figure emblématique de
l’histoire de Mayotte.
Le projet comprend :
• Installation maçonnerie, murets délimitant le site et autour des plantations et escaliers.
• Installation de clôtures, sur les murets délimitant le site.
• Installation d’un revêtement de sol, dalles en béton balayé.
• Installation d’ouvrage permettant la gestion des eaux pluviales.
• Plaque en entrée de site (position verticale)
Cette opération à pour but de valoriser le site où repose Younoussa BAMANA, personnage historique et faisant
partie intégrante de la culture Mahoraise.
Cet aménagement sera un lieu de recueillement dans lequel les habitants de Mayotte pourront venir rendre hommage à l’un des personnages le plus marquant de l’histoire mahoraise.
L'association "M'zé BAMANA" fait appel à la générosité de la population mahoraise qui souhaite maintenir le souvenir de Younoussa BAMANA, une des personnalités marquantes de l'histoire de notre île Contact :Soulaimana BAMANA Les contributeurs :
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« Le projet de construction du mausolée dédié à la mémoire de feu le président Younoussa Bamana est en bonne voie de réalisation, dans son village d’origine, à Kani-bé, où il a été enterré dans le carré familial il y a tout juste six ans.
10 février 1935 – 22 juin 2007. Six ans déjà qu’il nous a quittés. Pourtant, il n’est pas un seul jour où son souvenir ne soit évoqué avec émotion et reconnaissance par les habitants de l’île, toutes tendances confondues, en particulier lorsqu’il s’agit de parler de la gestion des affaires publiques. C’est que l’intérêt général est un principe que le défunt Président Younoussa Bamana a défendu tout au long de sa carrière politique et professionnelle. L’enseignant soucieux de l’éducation de son peuple et le politicien rassembleur attaché au progrès de son île qu’il fut, continue d’œuvrer pour le bien public, à titre posthume, y compris à son détriment.
Les grandes figures qui ont construit la départementalisation de Mayotte ont connu des fortunes diverses. Certains, disparus, sont tout simplement oubliés. D’autres vivent leur retraite avec les maigres économies de toute une vie de combat mené dans un contexte de sous-développement économique, de misère sociale, de pauvreté matérielle et financière. En particulier, les femmes qui étaient à la tête de la lutte pour l’ancrage de Mayotte dans la France mènent aujourd’hui encore, une existence difficile. Le souvenir de ces hommes et ces femmes, combattifs et déterminés, qui n’ont pas connu l’avènement, le 3 avril 2011, du 101ème département de France, vit au travers de l’édition d’un agenda spécialement consacré aux « illustres inconnus » qui ont lutté pour la séparation de Mayotte des Comores pendant la période de l’autonomie interne (1958-1975).
La mémoire de ces anciens est portée par quelques piliers dignement représentés après leur décès : Mme Zéna M’déré bien sûr, son buste trône sur le rond-point Passot, son nom est accolé au lycée de Pamandzi et son image est estampillée sur une pièce de monnaie. Bouéni M’titi, elle, porte l’étendard du collège de Labattoir. Rien, en revanche, pour Zakia Madi la martyre, tuée le 3 février 1969 lors d’une manifestation pacifique à la jetée de Mamoudzou, victime d’une grenade offensive lancée par la milice comorienne. Son nom fut un moment inscrit sur la plaque commémorative de l’avènement de la départementalisation, au parvis du Comité du tourisme : le lieu a été débaptisé et nommé « Place de la République ». Tout un symbole ! Pour feu Abdallah Houmadi et consorts trop tôt décédés, de rares évocations. Parmi les hommes, le cas de Younoussa Bamana est à cet égard intéressant : baptême de l’hémicycle du Conseil général (le 14 avril 2006) et du lycée de Mamoudzou (le 29 avril 2011) à son nom, timbre à son effigie, nombreuses références à son œuvre et à son « esprit visionnaire » notamment lors des élections… Comme le disait son compagnon de route, le sénateur Marcel Henry, aujourd’hui très affaibli par l’âge, le souvenir et la mémoire des pionniers de la départementalisation de Mayotte méritent d’être entretenus par divers supports, écrits et audiovisuels, ou par l’intermédiaire d’association du type fondation à vocation patrimoniale. Il est nécessaire de s’y employer, au moment où le lien fusionnel entre la terre et l’homme tend à se rompre avec la problématique de la question foncière, qui fait polémique. Un exemple en témoigne.
Pour renforcer le stockage d’eau brute venant des barrages de Combani et Dzoumogné, la Collectivité Départementale de Mayotte avait envisagé la construction d’une 3ème retenue sur la rivière Ourovéni (commune de Tsingoni) en 2000. Pour réaliser ce projet, en retard de dix ans, une procédure d’expropriation contentieuse a été lancée, qui privera de nombreuses familles mahoraises de leur terre. De son vivant, M. Bamana avait pris l’engagement de céder au Conseil Général une parcelle de 5 ha, jugée suffisante, à l’époque, pour la construction de la retenue collinaire. A l’origine, la construction de l’ouvrage ne devait impacter ni l’habitation de M. Bamana, présente en queue de retenue, ni les cultures présentes sur le site, encore moins les bâtiments agricoles. Or, aujourd’hui, le Conseil général veut accaparer d’autorité 15 hectares supplémentaires de la propriété Bamana. Cette extension impacte forcément sur l’habitation présente en queue de cuvette, qui est vouée à être rasée.
Dans ses dernières volontés, M. Bamana avait clairement intimé l’ordre à ses héritiers de veiller à ce que son logement fétiche, le lieu de ses réflexions solitaires, cet ermitage où il aimait à se réfugier pour méditer, demeure incessible. Il avait même émis le souhait d’être enterré dans la cour de l’habitation, aménagée par ses soins dans cette éventualité. Ces dispositions testamentaires sont ignorées par les autorités locales, alors qu’il était prévu de sanctuariser le périmètre, par la réalisation d’un projet d’aménagement d’un musée dédié à la mémoire du président Bamana, projet incluant un sentier ethnobotanique. Il s’agit pour la famille d’une obligation morale, qu’elle ne peut malheureusement honorée à l’emplacement prévu.
Le projet de retenue collinaire a ainsi pour conséquence de raser de la mémoire collective mahoraise le souvenir le plus emblématique du destin de M. Bamana. Enterré, le Mzé continue cependant de servir les intérêts de Mayotte et de l’Etat. C’est la rançon des sages de rester dignes, ad vitam aeternam. Compromis à Rovéni, le projet de musée verra le jour à Kani-bé, son village d’origine, où il a été enterré. Ce musée servira à véhiculer des valeurs humanistes, à entretenir le souvenir de tous les spoliés de la terre, et à honorer la mémoire de tous les combattants qui ont fait de Mayotte ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
« Nos luttes communes, nous ne devons pas les oublier car c’est dans notre expérience que nous puiserons les enseignements qui nous permettent de conduire le développement de notre pays ». Ainsi parlait Younoussa Bamana, Président du Conseil général, Député de Mayotte, en mars 1978. C’est dans cet esprit patrimonial, et pour la continuité de l’œuvre accomplie par les anciens, que la famille Bamana a validé l’architecture du « mausolée » proposée par l’architecte David Cheyssial, du BET RéA.
A la demande des héritiers, la commune de Kani-kéli, par l’intermédiaire de son maire, Aynoudine Madi, soutenu par l’ensemble du conseil municipal, et notamment le chargé d’aménagement, Soulaïmana El Sadate, a manifesté un vif intérêt pour l’édification de ce lieu de recueillement dans lequel les habitants de Mayotte pourront venir rendre hommage à l’un des personnages les plus marquants de leur histoire. Dans cette perspective, la municipalité a relancé le dossier lors de la visite, fin avril 2011, de Monsieur Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture et de la Communication.
Cette visite avait constitué une bonne opportunité pour agir, au regard des annonces faites alors : la mosquée de Tsingoni classée monument historique ; construction du futur Centre culturel, ou Maison de la culture, Médiathèque comprenant deux salles de spectacle, une salle de projection, un hall d’exposition ; un musée de Mayotte mis sur les rails… Dans le sillage de ces réalisations, le projet d’aménagement du mausolée a pour objet de faire œuvre de mémoire, de valoriser le patrimoine immatériel de Mayotte. Il s’inscrit parfaitement dans une logique de continuité de l’action de préservation et de valorisation du patrimoine, menée par l’Etat et le Départementalisation, et dans un esprit de décentralisation. En effet, plusieurs manifestations rituelles sont organisées par la famille Bamana pour célébrer l’anniversaire du décès du patriarche, dans le respect d’une pratique rituelle bien connue de l’ensemble de la population de l’île. Or, à l’occasion des cérémonies annuelles, l’aménagement du tombeau situé au cimetière à l’entrée du village de Kani-Bé est un sujet qui revient en discussion. La construction du mausolée, attendue par la population, intéresse beaucoup de personnes, le cercle des amis de Bamana qui veulent apporter leur caution et leur soutien, des chefs d’entreprises qui sont prêts à contribuer financièrement ou matériellement à la réalisation du projet, mais aussi des bénévoles qui veulent apporter leur pierre à l’édifice. Sollicitée, la préfecture de Mayotte porte également un intérêt au projet, qui, outre sa vocation cultuelle et culturelle, présente la particularité d’être projeté hors de la zone urbaine, dans le sud de l’île, là où les valeurs traditionnelles cohabitent encore de manière harmonieuse avec les principes de la modernité. Dans cet espace rural, un tel édifice religieux, couplé au musée dans son aspect historique, peut constituer un bel outil pédagogique, en direction notamment des jeunes générations.
Sans préjuger des financements que la municipalité compte engager sur ce projet, ni des crédits qu’elle peut éventuellement obtenir de l’Etat ou du Département de Mayotte à cette fin, il a semblé urgent de lancer la première phase de l’opération compte tenu du retard pris et de la forte attente de la population. Cela d’autant plus que la commune a bien voulu délivrer à la famille une autorisation de construire le mausolée, sachant qu’un permis de construire n’est pas nécessaire dans le cas présent d’après l’avis de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL).
Zaidou BAMANA
Le tombeau de Younoussa BAMANA se situe au sud de l’île Mayotte, plus précisément à l’entrée ouest Kani-Bé. Kani-Bé est un des villages de la commune de Kani-Kéli.
Carte de Mayotte : situation et zoom sur le site
Le tombeau de Younoussa BAMANA se trouve au bord de la CCD4a, ce dernier est sur une zone en friche et non entretenu. Ainsi, à la gauche du tombeau, on distingue des grands arbres le surplombants. Tout autour du tombeau, le ruissellement des eaux de pluie commence à dégrader les fondations du monument, mettant en danger sa pérennité.
De plus, l’accès à la zone se fait par un sentier non carrossable.
Selon la carte communale, la zone d’aménagement se située sur une zone NCa. Une zone NCa est une zone de richesses naturelles à protéger en raison notamment de la forte valeur agricole des terres, support d’une agriculture à fort rendement, intensive et ou mécanisable. Seules sont autorisées les occupations et utilisations du sol suivantes :
- Les ouvrages techniques nécessaires au fonctionnement des services publics,
- Les installations liées ou nécessaires à l’exercice de l’activité agricole,
- Les installations et équipements nécessaires à l’installation en eau et eau traitement des eaux usées,
- Les installations et équipements nécessaires au traitement et à l’enfouissement des déchets.
Cependant dans le projet du PLU de Kani-kéli, la zone du projet d’aménagement du tombeau de Younoussa BAMANA se trouve dans une zone AUs. Les zones AUs sont des zones à urbaniser. Ces espaces naturels non équipés sont principalement affectés aux équipements publics de grande importance comme les établissements scolaires, les équipements sportifs, les équipements culturels structurants, les équipements sanitaires et médico-sociaux, les équipements administratifs, les centres d’hébergement, les maisons de
retraite, etc.
L’urbanisation de ces zones est conditionnée par la réalisation d’équipements publics et par celle des travaux de viabilisation (voirie, assainissement, eau potable, électricité, etc)....
Ainsi le projet d’aménagement du tombeau Younoussa BAMANA peut être qualifié de culturel, mais dans le cas contraire, des négociations devront être mené avec la mairie pour aboutir à sa réalisation.
L’aménagement a été pensé dans le sens de valoriser le tombeau de Younoussa BAMANA. C’est pour cela que c’est le tombeau qui sert de référence à l’aménagement :
• La vue, à l’entrée principale nous offre une belle perspective, avec en point central le tombeau.
• Le calpinage au sol suit la géométrie, l’orientation du tombeau.
Des espaces ont été conservés pour les plantations notamment des arbres de hautes tiges qui procureront de
l’ombre pour les visiteurs.
Vue 3D
Détail de la clôture