Saandati

Publié le 24/01/2015 à 00:00:00 par Saandati

SAANDATI

M'TROUMAMA KAREMWA

 

Saandati  MOUSSA


saandatimoussa@yahoo.fr

 
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Originaire de Tsararano, Saandati MOUSSA est une diva à la voix profonde et veloutée le caractère entier, trempée dans une jeunesse de misère, de galères et d’amours déçues, que le succès de son premier album « MTRUMAMA KAREMOI n’a pas altéré.
Saandati compose et interprète ses chansons. Son premier album intitulé M'Trumama karémwa est sorti en janvier 2011.
Mtrumama karemoi ", c’est à la fois un album, une chanson, un clip et un cri du cœur pour protester contre les violences faites aux femmes. L’objectif est de mettre en lumière ces violences dont l'ampleur et les chiffres alarmants sont peu connus, ainsi que d’inciter les victimes à sortir du silence.
Le Préfet de Mayotte d’alors, Thomas DEGOS qui avait soutenu la sortie de l’album, souligne l’importance de cette chanson« Toutes les lois, les sanctions, les mesures adoptées n’ont aucun sens si la société ne se réveille pas face à l’ampleur de ces violences, si elle ne se lève pas contre cela, affirme le Préfet. C’est ce que fait Saandati : dire, dès la première gifle, dès la première agression, que ce n’est pas acceptable, et inciter à sortir de ce cycle infernal. »
L’album sera un succès et le titre un hymne pour la cause des femmes mahoraises.



Avec ce 1er album, la barre est placée très haut créant du même coup une grande attente chez les fans pour le second.
L’artiste est du genre à prendre son temps.
Ce deuxième opus finit par arriver et prendra le nom de MWANA BABA.
Le nouvel album est sorti le 15 Aout 2014.


Au fil des 11 titres originaux qui le composent, la chanteuse vous propose un road movie musical alliant Mgodro root et chigoma, avec ça et là quelques touches de compas, et de zouk.

Chaque morceau amène une émotion et une intensité différente, avec comme fil conducteur des textes originaux inspirés de la vie de l’artiste.
Les thèmes abordés sont réalistes, légers et universels comme dans « MWANA BABA», titre phare de l’album qui est un coup de foudre de l’artiste pour l’homme pour qui elle est tombée amoureuse et comme toute jeune mahoraise qui se respecte, invite son « prince charmant » au mariage.
Cette thématique de l’amour on la retrouve à travers un duo avec kila song, un jeune artiste issu du milieu HIP HOP dans un zouk love intitulé cheveux défaits, nul doute que cette chanson fera parler d’elle.

ROHO, le deuxième titre de l’album contraste avec le premier car le sujet traité est grave et on ne peut plus d’actualité car il est question du délicat sujet de l’immigration clandestine.
C’est un duo très abouti avec le Chanteur BARE du groupe caribou.
Ici les mots sont choisis avec soin, articulés avec précaution, manipulés avec prudence pour raconter, en l'espace de quelques inspirations le cauchemar des mahorais et des comoriens qui assistent impuissants à ces nombreux drames de ceux qu’on appelle pudiquement, les clandestins qui tentent de venir à Mayotte dans l’espoir d’une vie meilleure et que l’on retrouve morts dans le lagon de Mayotte.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Saandati travaille dans le social et cette fibre on la retrouve dans des titres comme grossesse précoce où l’artiste met en garde les jeunes filles et leurs parents sur les dangers d’une grossesse précoce qui transforme prématurément le corps d’une jeune femme et qui fait des parents trop jeunes.

A croire que ce deuxième album, que beaucoup présentent comme celui de la maturité, a fait prendre conscience à l’artiste qu’elle a un rôle de porte-voix dans un domaine de la santé et du social. C’est ce qu’on récent lorsqu’on écoute la chanson « Amour en liberté » qui traite de la maladie du sida, la chanson invite à la protection de tout un chacun afin d’éviter cette maladie atroce, c’est un « compas latino » à la sauce mahoraise comme on les aime et un tandem remarquable avec BODO, l’artiste qui monte.


Le social et la petite enfance sont présents dans MOINA ZAZA, l’illustration même d’un mariage réussi entre le Sega mauricien et le mgodro de chez nous, la composition et le texte sont sublimes.

La maturité c’est aussi ce qui permet à Saandati de tirer à boulet rouges sur le système.
Elle dénonce un manque criant de la solidarité entre artistes mahorais dans la chanson « zama zamiziki » dans un mgodro dont elle seule a le secret.
Dans la chanson « Moinagnougni », elle critique en de termes à peine voilés le service culturel du département qui n’accompagne pas suffisamment les artistes locaux.
la chanson est un chef d’œuvre, c’est un chigoma qui n’est pas sans rappeler la chanson coco issue de son 1er album, on y retrouve les mêmes ingrédients et la même saveur.

La chanson Makua est l’archétype même de la société mahoraise, tiraillée entre traditions africaines et modernisme qu’incarne notre pays, la France, l’artiste parle de sa vie passée en métropole mais où tout lui rappelait qu’elle d’origine africaine et que « ces ancêtres n’étaient pas les gaulois », on note une nostalgie du pays pour ne pas dire un dépaysement de l’artiste à travers cette chanson on comprend mieux ce sentiment de la chanteuse (qui préfère être chez elle)en écoutant le titre « train » qui est une véritable invitation au voyage et à la découverte d’une île paradisiaque (Mayotte).
Un guide touristique de luxe qui vous donne envie de venir visiter l’ile au lagon.

Par ses chansons, sa gestuelle, son choix musical, sa voix puissante et riche de couleurs, Saandati démontre avec ce deuxième album qu’elle occupe une place à part parmi les artistes locaux, une singularité caractérisée par un amalgame de sonorités où une chanson du terroir mahorais pourra côtoyer des rythmes latinos en un tout homogène et créatif.

Une douceur qui se charge parfois d’un peu de nerfs et de folie, ce qui n’est pas pour nous déplaire et qui me fait dire que MWANA BABA est un bijoux et SAANDATI une artiste qui gagne à être connue au-delà des frontières.

Saandati ne fait pas que critiquer le système. Consciente des besoins de structuration des artistes mahorais, elle assure les fonctions de vice-présidente de l’association des musiciens de Mayotte (AMMA). Elle a de nombreux projets pour accompagner les artistes et créer un réseau actif qui prouve la réalité d’un terreau musical intense à Mayotte.

Saandati travaille en liaison avec des artistes de la région sud de l’Océan Indien pour échanger et renforcer des liens musicaux dont les origines sont quasiment identiques.
 

MES ACTUS

 

2015

du 03 au 16 février : Sauti za Busara Festival à Zanzibar

2014

6 décembre : Concert avec Tiken Jah Fakoly à Mtsahara
28 novembre : Trophée "voix de l'Océan Indien" à La Réunion
Septembre : sortie du 2ème album "MOINA BABA"
Août : Résidence avec les violons de Zanzibar


 


 

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